[Textes] ... Heuuuu... Indescriptibles.

Nouveau texte, comme promis !
Il est très différent de tout ce que je vous ai fait lire...
J’avoue que j’ai beaucoup hésité à le mettre, parce qu’il est beaucoup plus proche de moi que tout ce que j’ai posté jusque là…
J’espère qu’il vous plaira quand même.
Je vous rassure, les seules choses inspirées de ma vie dans cette histoire sont la réplique du prof et l’année d’avance ^^
Le reste est fictif.
Bonne lecture !

La cour est immense et grise. Les bâtiments se dressent vers le ciel, menaçants, teintant la cour d’ombres hostiles et sombres. Un nuage passe dans le ciel, cachant les rayons du soleil, assombrissant encore plus les lieux. Un léger coup de vent balaye la cour, faisant voler quelques feuilles mortes, annonçant déjà la fin de l’été… C’est la rentrée.

Un peu effrayée, l’enfant traverse la cour de cet endroit nouveau et si inquiétant. Ses longues boucles blondes encadrent son visage adorable, tandis que ses grands yeux bleus scrutent l’édifice avec inquiétude. Le collège.
C’est l’occasion pour elle de commencer une nouvelle vie, sans à-priori, sans surnoms vexants… A la condition qu’on ne découvre pas son âge. Si seulement personne ne pouvait se rendre compte qu’elle est plus jeune… C’est déjà bien assez difficile de se faire de nouveaux amis, de s’intégrer, quand on rentre en 6ème et qu’on est d’une timidité maladive.
Elle entre dans un des bâtiments gris, tellement similaire aux autres, arrive devant une salle et considère l’attroupement d’élèves qui va constituer sa classe de cette année. Ils ont tous l’air tellement sûrs d’eux… L’un d’entre eux, avec une coupe de hérisson, parle d’une voix forte et raconte ses vacances aux Etats-Unis à un groupe de filles en admiration. Une fille brune en mini-jupe jette ses cheveux en arrière dans un geste rempli d’assurance. Les autres font connaissance ou s’observent, mais de tous émane une incroyable impression de confiance, un mélange d’excitation et d’anxiété.
Tous la dépassent d’au moins une tête. Elle n’a qu’un an de moins qu’eux, mais elle est quand même beaucoup plus menue. Toute petite. Minuscule.
Interrompant ses réflexions, la porte de la salle s’ouvre, et tous les élèves se ruent à l’intérieur avec un enthousiasme peu commun. Elle trouve une table dans un coin, et s’y installe sans dire un mot tandis que le brouhaha des chaises déplacées et des affaires déballées s’atténue.
Le professeur, un homme d’un certain âge aux tempes grisonnantes, commence à faire l’appel tout en vérifiant les données qu’on lui a communiquées. Demi-pensionnaire, externe… Elle l’écoute, regardant autour d’elle pour savoir à qui appartiennent les noms et prénoms qu’elle entend, redoutant le moment où ce prénom sera le sien.
Son nom arrive, et le professeur fronce les sourcils, regardant la colonne indiquant la date de naissance.
« Tout juste 10 ans ? Mais tu es toute petite… »
Elle rougit, mais il a déjà détourné la tête et continue l’appel, imperturbable. Elle sent les regards converger vers elle, fait semblant de ne pas les voir, les joues en feu et le cœur battant à tout rompre. Pourquoi ? Comment a-t-il pu ruiner tous ses espoirs en seulement deux phrases ? Elle attendait tellement de cette rentrée… Mais rien ne changera, elle le sait. On ne l’acceptera pas comme elle est, elle n’a pas besoin d’attendre la fin du cours pour le savoir. D’ailleurs, elle aimerait que ce cours ne se finisse jamais. Au moins ici, personne ne pourra la blesser. La seule chose qu’ils peuvent faire, c’est la regarder avec curiosité en chuchotant. Mais après…
On a beau rêver de pouvoir contrôler le temps, il avance toujours trop vite quand on aimerait qu’il interrompe sa course, et s’écoule toujours avec une lenteur alarmante quand on voudrait qu’il accélère.
Le cours finit par s’achever. Elle prend son temps pour ranger ses affaires, est la dernière à sortir de la salle. Peine perdue ; le hérisson et un de ses copains l’attendent devant la porte.
« Alors comme ça, t’as un an d’avance ? lui demande le garçon avec un air dédaigneux.»
Elle acquiesce. Il la regarde avec supériorité, et s’éloigne, ne trouvant plus rien à ajouter.
Première tentative de socialisation échouée.
Elle décide de faire un nouvel essai, et aperçoit la brune en mini-jupe, en train de discuter avec quelques filles et deux garçons de sa classe.
Elle s’approche du groupe, cherchant à trouver une approche convaincante, quelques mots pas trop maladroits…
« Qu’est-ce que tu veux ? lui demande une des filles. »
Elle rougit, cherchant ses mots. Elle n’a jamais été très douée pour faire la conversation, et sa timidité l’écrase.
« T’a pas appris à parler ou quoi ? T’es trop petite pour ça ? demande la brune avec un ton sec. »
Elle rougit à nouveau, et ouvre la bouche pour répliquer. Mais n’en a pas le temps.
« De toute façon, on parle pas avec les bébés. Vas-voir à la crèche si t’as besoin d’amis. »
Les autres membres du groupe rient puis s’éloignent, et elle se retrouve seule à nouveau. Comme toujours.
La journée passe lentement, sans autre événements majeurs ; le temps s’écoule avec une lenteur épuisante.
La sonnerie retentit enfin, marquant la fin des cours, et les collégiens se ruent vers l’extérieur. Ils bavardent, se disent au revoir, se séparent, rentrent seuls, à plusieurs ou avec leurs parents… Au bout d’une dizaine de minutes, il n’y pas plus personne. Sauf elle.
Debout devant le portail, elle ne sait plus quoi faire. Elle sait déjà que quand elle rentrera chez elle ce soir, elle ne pourra raconter sa journée à personne ; son père ne sera pas là, et sa mère l’ignorera, comme toujours. Elle se préparera un sandwich vite fait, si sa mère a acheté autre chose que de l’alcool, et ira se coucher sans avoir dit un mot de la journée.
Non, elle n’est pas muette. Mais à dix ans, l’utilité des mots lui apparaît déjà comme illusoire. Depuis qu’elle est petite, les mots n’ont fait que la blesser, l’écraser, la briser de l’intérieur. Ils ont entaillé son cœur, mutilé son âme, écorché ses espoirs.
Alors, à quoi bon parler ? Puisque les mots ne font que blesser, autant se taire. Puisque les sentiments n’existent pas, autant ne plus aimer. Puisque la vie n’est qu’illusoire, autant ne plus exister.

Audrey, je comprend tout à fait ^^ C'est difficile de s'intégrer, et quand on est timide, c'est toute une histoire.

J'ai retrouvé une histoire ( sur Jude & Tommy d'Instant Star ) que j'avais écrit il y a un moment, mais dont je n'aime pas trop le début...

Je vous met seulement la fin, et j'espère que c'est compréhensible quand même.

(Et là on voit bien la fille qui a plus le temps d'écrire et qui vous met les vieux textes pour combler xD)

Bonne lecture !

Devant elle, la mer s'étendait à perte de vue. Les vagues rugissaient sous le ciel gris, et le vent soufflait fort. Malgré ça, c'était toujours SA plage... LEUR plage. Celle où son père l'emmenait quand elle était petite. Elle regarda autour d'elle, et les souvenirs l'assaillirent, tourbillonnant autour d'elle comme le vent dans ses cheveux.
Elle se vit à 7 ans, quand son père lui avait offert sa première guitare, sur cette même plage. Quand ils venaient écouter de la musique en regardant la mer, quel que soit le temps qu'il faisait dehors. Quand elle avait écrit sa première chanson avec son meilleur ami, puis avait traîné son père jusqu'ici à 11h du soir pour la lui faire écouter, excitée comme une puce.
Elle pouvait presque sentir sa présence avec elle sur la plage. Mais elle était seule. Où qu'elle se tourne, où qu'elle regarde, il n'y avait que du sable et de l'eau, rien d'autre. Aucune trace de son père. Alors, elle se rendit compte que c'était fini. Que plus rien ne serait comme avant. Tout ce qui l'entourait devint flou, et elle s'effondra à genoux sur le sable en pleurant.
Elle pleura pour tout ce qu'elle avait vécu avec son père, tout ce qu'ils avaient fait, et tout ce qu'ils ne pourraient jamais faire. Pleura de tristesse, de regrets. S'ils ne s'étaient pas disputés juste avant, son père serait-il mort quand même ? Etait-ce vraiment de sa faute ? Comment pouvait-elle oublier ?
Pourrait-elle un jour être heureuse à nouveau ?
Les questions se bousculaient dans sa tête, mêlées aux remords, à la culpabilité et aux souvenirs.
Elle resta là longtemps, à genoux sur la plage, les mains enfouies dans le sable, les cheveux lui volant dans les yeux, ses larmes se mêlant à la pluie et à l'odeur salée de la mer.
Puis, tout à coup, des bras forts l'entourèrent, dégageant une odeur qu'elle aimait mais qu'elle ne parvenait pas à reconnaître, enfouie profondément dans sa tristesse. C'était réconfortant de ne plus se savoir seule sur cette plage immense. Elle se laissa aller dans les bras de l'inconnu et pleura encore, jusqu'à épuisement, jusqu'à ne plus se souvenir de pourquoi elle pleurait. Elle releva brièvement la tête, croisa un regard bleu océan qui la scrutait d'un air inquiet, et lui murmura un bref remerciement avant de sombrer dans l'inconscience d'un sommeil sans rêves.
Tous les problèmes étaient loin d'être résolus, mais au moins, elle n'était plus seule.

(J'en ai tout un tas de tristes dans ce genre-là, si vous voulez les lire, dîtes-le moi.)

Très jolie, pour les adeptes de l'écriture, un concours de création sera mit en place, allez voir et voter si vous y participerez ou pas?

http://forum.impossiblefascination.com/autres-crations-f18/projet-concours-du-forum-impossible-fascination-t1534.htm

22h54. Le soleil n’allait pas tarder à disparaître. Avec lui partiraient les couleurs, les problèmes,…. Tout ce qui rendait le monde si beau et si effrayant à la fois.
Assise sur le sable, elle attendait. Venir sur cette plage le soir pour voir le coucher de soleil était une sorte de rituel, qu’elle n’avait jamais partagé avec personne. Et étant donné à quoi ressemblait sa vie à cet instant, elle ne risquait pas de le partager avec quelqu’un avant de nombreuses années…
Une voix la fit sortir de sa torpeur.
« Vous venez souvent ici ? »
Elle se retourna, dévisagea le jeune homme brun qui la surplombait de toute sa hauteur.
« Pourquoi cette question ?
-Comme ça. Je suis venu hier, et vous étiez là. Je reviens ce soir, et vous y êtes toujours. A croire que vous n’avez pas bougé, plaisanta-t-il. Je peux ? »
Elle acquiesça, décontenancée par cet homme mystérieux et d’une beauté à couper le souffle ; un peu de compagnie ne pouvait lui faire de mal.
Il s’assit à côté d’elle, et ils restèrent silencieux quelques minutes, contemplant les vagues qui s’écrasaient à leurs pieds.
« Vous n’avez toujours pas répondu à ma question, dit-il.
-Et vous, vous ne perdez pas le nord !
-Alors ? »
Elle se tut une seconde, regardant le soleil qui déclinait à l’horizon.
« -Oui, je viens assez souvent. J’aime la mer, le soir, quand elle avale le soleil et que je suis seule pour le voir.
-Dans ce cas, ma présence vous importune peut-être… dit-il en faisant mine de se relever.
-Non, au contraire, restez ! … »
Elle se mordit la lèvre et rougit, gênée, craignant d’avoir été trop péremptoire.
« -C’est que… Je n’avais jamais admiré un coucher de soleil avec quelqu’un d’autre auparavant… Et je dois avouer que c’est plutôt agréable. »
Il sourit et se rassit à côté d’elle, avec une grâce presque féline. Silencieux, ils contemplèrent l’horizon, voyant le soleil disparaître peu à peu derrière une ligne presque invisible, laissant derrière lui un ciel rougeoyant des dernières lueurs de la journée.
Il brisa le silence en premier.
« Chaque fois que je le vois disparaître, je me demande s’il nous fera la faveur de revenir le lendemain.
-Mais il finit toujours par revenir.
-Et s’il ne revenait pas ? »
Il semblait tout à fait sérieux. Malgré l’obscurité, elle pouvait voir l’éclat déterminé dans ses yeux bleu océan. Il ne se moquait pas d’elle.
« Alors… Nous vivrions la nuit. La lune nous éclairerait. Le monde serait sans couleurs, mais nous finirions par nous y faire. Tout serait plus étrange, plus énigmatique, plus mystérieux.
-La nuit a sa part de mystère. »
‘’Comme vous’’ pensa-t-elle. Mais elle ne le dit pas.
Il regarda sa montre, se releva.
« Il se fait tard. Je devrais y aller.
-Oui, moi aussi, dit-elle en se levant à son tour.
-Au revoir. »
Il ne lui proposa pas de la raccompagner. Il tourna les talons, et commença à repartir vers le passage qui menait à la plage. Tout à coup, il s’arrêta, et se retourna pour la regarder.
« Je ne vous ai même pas demandé votre nom.
-Je m’appelle Iléa.
-Arthur. »
Il repartit, ses pieds nus foulant le sable fin. Un instant, elle se demanda où étaient ses chaussures.
« Vous reverrais-je un jour ? lui cria-t-elle avant qu’il ne disparaisse derrière la dune. »
Il se retourna à nouveau, et elle crut presque le voir sourire malgré la nuit noire.
« La nuit a sa part de mystère… dit-il avant de partir, sans plus se retourner. »
En le voyant s’éloigner puis disparaître, elle se demanda avec espoir s’il lui ferait, comme le soleil, la faveur de revenir le lendemain.